Dans ce mémoire, nous avons cherché à exploiter au mieux la cyclostationnarité afin de faire ressortir toute l'information présente dans les signaux issus de machines tournantes. Les méthodes de prétraitement que nous avons présentées ont été illustrées sur des signaux d'engrenage et de roulement.
Pour cela nous avons tout d'abord présenté différents types de cyclostationnarité.
Nous avons également proposé une terminologie permettant de relativiser cette cyclostationnarité.
Les différents types de cyclostationnarité ont été définis classiquement à partir des moments et cumulants qui sont des moyennes de réalisations. Malheureusement, en pratique nous ne disposons que d'une seule réalisation. Dès lors, nous avons été conduit à adapter la notion d'ergodicité au cas cyclostationnaire. Ceci nous a permis de caractériser les signaux aux ordres et
.
Afin de pouvoir exploiter les signaux enregistrés dans le domaine temporel, nous avons proposé de re-échantillonner les signaux dans le domaine angulaire a posteriori. Nous avons proposé deux types de méthodes. Les premières exploitant un capteur de position comme l'échantillonnage angulaire classique. Ces méthodes permettent d'exploiter l'échantillonnage angulaire à partir d'une chaîne d'acquisition temporelle. Elles ont l'inconvénient de nécessiter une bande passante relativement élevée vis à vis de celle du signal accélèrométrique. Un tel dispositif permet de disposer à la fois des signaux dans le domaine temporel et dans le domaine angulaire contrairement à l'échantillonnage angulaire classique. Dans le cas où l'on ne dispose pas de capteur de position, nous avons développé deux méthodes recherchant l'information de position dans le signal. La première exploite le modèle d'un signal d'engrenage qui contient l'image de la position du rotor. La deuxième utilise la composante cyclostationnaire à l'ordre en recherchant les similitudes à l'aide d'un cepstre amélioré. Malheureusement, la précision de ces deux méthodes est la même que celles qui utilisent un top tour.
Nous nous sommes beaucoup intéressés aux signaux de roulement. Ces signaux présentent un cas de cyclostationnarité floue particulièrement intéressant. Lors de leur observation, sur des réducteurs, ils sont mélangés avec des signaux issus des roues dont la fréquence est incommensurable avec celle des roulements. Ce type de signal présente aussi une nature quasi cyclostationnaire due au glissement. Les variations du glissement nous empêchent également de nous synchroniser sur la cage du roulement. La cyclostationnarité engendrée par ce type de signal est donc floue. Par ailleurs, en étudiant deux modèles de signaux de roulements, nous avons notés que l'un d'entre eux les considérait non cyclostationnaires. Ceci nous a conduit a supposer qu'ils apparaissaient cyclostationnaires sur une durée suffisament courte (pseudo cyclostationnarité).
Pour traiter ces signaux nous avons tout d'abord exploité la nature principalement cyclostationnaire à l'ordre (c'est-à-dire prédictible) des signaux des roues et l'aspect cyclostationnaire à l'ordre
et plus (c'est-à-dire non déterministe) des signaux de roulement. Pour cela nous avons testé l'algorithme de
qui donne le filtre permettant d'estimer n'importe quel échantillon ``prédictible'' à partir du passé. Alors, qu'il donnait de bons résultats sur des signaux de boîte à vitesse à faible rapport de réduction, il a échoué pour des signaux d'hélicoptère. Comme la
exploitait des signaux temporels, cet échec était prévisible au vue des fortes fluctuations de vitesse présentes dans l'hélicoptère. C'est pourquoi nous avons proposé d'effectuer un re-échantillonnage angulaire préalable (
). Les résultats ont été très fortement améliorés.
A l'issue de ce traitement, nous avons pu extraire la composante associée au roulement. Malheureusement, cette composante contient également du bruit qui est lui aussi non prédictible. Nous nous sommes alors intéressés dans un deuxième temps au débruitage de cette composante. Pour cela nous avons utilisé le filtre de Wiener Cyclique qui reconstruit le signal à partir de composantes décalées en fréquence. Plus le nombre de décalages est important, plus l'effet de moyennage détruit le bruit. Cet outil a permis de faire ressortir le défaut présent dans le signal d'hélicoptère.
Cette thèse ouvre de nombreuses perspectives que nous avons commencé à explorer au laboratoire.